Au premier abord, à la première rencontre, la nippone apparaît comme une demoiselle d'un naturel timide et réservé. Quelque peu introvertie, ne comptez pas sur elle pour faire le premier pas, et venir vers vous engager la conversation la plus amusante que vous n'ayez jamais eue, alors qu'elle vous connaît à peine. Non, ce serait bien trop lui demander, si vous voulez faire sa connaissance, c'est à vous de faire le premier pas, mais surtout ne la brusquez pas ; Asano est une personne extrêmement calme et discrète - tellement discrète qu'elle ne serait pas étonnée si vous lui avouiez ne l'avoir jamais remarquée alors que vous sortez de la même école -, et trop d'animations pourraient bien la faire fuir. Elle est du genre à apprécier le calme et la solitude, cela évite trop de conversations et trop de contacts avec le monde alentour. Mais détrompez-vous, cela ne signifie pas non plus qu'elle se promène toujours seule et à horreur d'être accompagnée. Au contraire, elle apprécie la compagnie de certaines personnes. Attendez, elle n'est pas non plus atteinte d'une timidité maladive qui lui empêche tout contact avec le reste du monde. Disons qu'elle cherche surtout à éviter toute personne au physique intimidant ; vaut mieux éviter ce genre de personnages, on ne sait jamais, elle ne voudrait pas se créer de problèmes. D'ailleurs si vous êtes de sexe masculin... N'essayez par aucun moyen de l'atteindre. Depuis toujours les seuls hommes en lesquels elle avait confiance, et pire même qu'elle avait côtoyés étaient son père et son grand-père. Elle a été dans des écoles pour filles durant toute sa scolarité, c'est pourquoi elle éprouve un certain malaise en présence du sexe opposé. Malaise qui a fini par se transformer en une réelle phobie, suite à l'évènement le plus traumatisant de sa vie. Depuis, elle a peur des hommes. Elle ne peut pas leur faire confiance, et elle aimerait pouvoir disparaître dès qu'un garçon pose le regard sur elle, sans pourtant avoir d'idée derrière la tête.

Mais lorsqu'on a passé ses barrières, lorsqu'on est une fille - oui, parce que croyez-moi, c'est beaucoup plus simple lorsqu'on est une fille -, Asano Ruri devient alors une demoiselle des plus amicales. Elle est un minimum sociable, bavarde et elle tente même d'être marrante. Elle sait très bien qu'elle est énormément timide et réservée, alors elle tente de faire quelques blagues pour ne pas faire de sa présence un ennui horrible. Elle tente de prendre soin des personnes qui lui sont chères du mieux qu'elle peut, elle est toujours à leur écoute, et est toujours prête à leur donner un coup de main même lorsqu'on lui demande de rester sagement assise et de ne rien faire. Ce n'est pas de sa faute, elle aime être utile aux gens qu'elle aime. L'asiatique est franche et directe. Lorsque quelque chose la dérange, elle n'hésite pas à le faire savoir, lorsque quelque chose ne va pas chez une autre personne, elle le lui fait également savoir. Bien que parfois cela peut blesser, elle pense que pour le bien des autres, et lorsqu'on tient vraiment à eux, ou même quand on ne les connaît pas du tout, il est toujours mieux de dire la vérité, non? Elle est une personne loyale, et elle ne laissera jamais tomber quelqu'un dans le besoin. Eh oui, vous pouvez compter sur elle, c'est certain. La nippone est douce et quelque peu maladroite que ce soit dans ce qu'elle fait ou dans ce qu'elle dit. Mais cette douceur et cette maladresse lui créent ce petit côté complètement attachant. Etre maladroite, on ne peut pas dire que ce soit vraiment pratique lorsqu'elle exerce sa plus grande passion, eh bien, c'est étrange, en temps normal, si elle tient une palette de couleur à la main, vous préféreriez garder une certaine distance entre elle et vous de peur de devenir sa nouvelle toile, et pourtant lorsqu'elle tient un pinceau à la main, elle devient subitement adroite. Et plus rien n'existe autour d'elle. Mademoiselle Asano est passionnée par les arts, par toutes les formes d'art même. Et elle est plutôt douée d'ailleurs. Elle aime l'art, elle l'utilise pour s'exprimer, faire passer des messages, et ça lui a été d'un grand réconfort durant son enfance.

Tout d’abord, Ruri n’est pas spécialement grande, mais elle n’est pas petite non plus. Elle mesure un mètre soixante-trois, on pourra donc dire qu’elle est de taille moyenne. Elle a de fines jambes, qui sont malheureusement à son goût trop petites. Elle ne porte pas une grande importance à l' apparence, mais elle doit avouer qu'elle aurait aimé avoir des jambes de mannequins. Peut-être que si c'était le cas, elle aurait alors un peu plus confiance en elle. Qui sait... Elle est mince, a une ventre plat, et possède de jolies rondeurs. La demoiselle a une passion : la peinture. Il faut donc bien évidemment laisser place dans cette description à la partie du corps qui lui est le plus utile et qui la rend si heureuse : ses mains. Sans ces dernières, elle ne pourrait pas passer son temps à peindre, et que deviendrait-elle ? Elle en prend donc extrêmement soin. Sans elles elle se retrouverait désarmée, malheureuse et perdue, comme une danseuse qui aurait perdu l'usage de ses jambes. Ruri possède de petites mains, de petits doigts, et elle aime les entretenir par une touche de vernis, par exemple. Ruri a une peau douce claire, qu'elle entretient régulièrement. Elle ne laisse place à la moindre impureté, contre quoi elle mène un combat sans relâche ; la pauvre attrape des boutons au moindre stress ressenti. La nippone a un visage bien rond, aux traits fins. Décrivons d'abord ses yeux : ils sont bridés et foncés, de couleur noire, mais rien de bien étonnant jusque là, puisqu'elle est une petite japonaise. Ses yeux sont grands, et lorsqu'elle les garde bien ouvert, ils prennent presqu'une forme bien ronde. A ses yeux, le regard est la partie la plus importante chez une personne, car il est doté d'un talent particulier : l'expression des sentiments. Eh oui, ne connaissez-vous pas cette phrase que dit que parfois un regard en dit bien plus que des paroles ? Eh bien, Mademoiselle Asano est entièrement de cette avis. Si elle a un charme, alors elle le tient probablement de son sourire qui se cache derrière sa paire de fines lèvres d'une teinte couleur pêche. Oui, Ruri possède un magnifique sourire, qu'elle n'affiche que rarement sur son visage, quelle perte ! Il faut être de son entourage proche, pour le voir ! Pour terminer, Ruri n'a pas de style vestimentaire particulier, elle ne suit pas la mode et elle ne prend même pas la peine de s'intéresser aux dernières tendances lancées par telles stars. Elle porte ce qui lui plaît, mais elle reste dans la discrétion, loin de la vulgarité.

Il faudrait remonter dix-neuf en arrière pour pouvoir revivre la scène de sa naissance. Evidemment, elle ne s’en souvient pas, après tout cela date de l’époque même où elle sortait du ventre de sa mère, alors comment pourrait-elle se rappeler ce moment extraordinaire de sa vie ? Tout ce qu’elle sait elle, c’est que ça s’était produit un 12 Février, un matin frais d’hiver, dans un hôpital de Kyoto. Mais ses grands-parents ne cessent de lui répéter que ce jour avait été le plus heureux de leur vie. Ruri était leur unique enfant, leur seule fille. Alors ils l’aimait plus que tout, et voulait la chérir du mieux qu’ils pouvaient. Dans ce cas, pourquoi n’étaient-ils jamais à la maison, hein ? Si le plus beau jour de leur vie avait été la venue au monde de leur propre enfant, pourquoi ne prenaient-ils pas la peine de rentrer à la maison de temps en temps, dîtes-moi ? Vous voyez, ses deux parents s’étaient volontairement engagés dans une mission humanitaire, un truc compliqué qu’elle ne pourrait vous expliquer. Enfin non, elle n’a surtout jamais pris la peine de réellement s’y intéresser. Du coup, ils n’étaient jamais à la maison, toujours absents, en voyage à l’autre bout du monde. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée confiée à ses grands-parents très tôt. On peut même dire que c’est eux qu’ils l’ont élevée. C’est pourquoi elle leur sera éternellement et à jamais reconnaissante. Sans eux, que serait-elle devenue hein ? Ils ont toujours patiemment pris soin d’elle, lui donnait tellement d’amour qu’elle pense n’avoir jamais réellement souffert de l’absence de ses parents. Evidemment ces derniers lui manquaient, et par moment elle aurait donné n’importe quoi pour les avoir près d’elle, mais avec le temps vous savez, on s’y habitude. Et puis ce n’était pas comme si il l’avait abandonné, il prenait la peine de rentrer de temps en temps, et ils l’aimaient, c’était le plus important pour elle. Déjà en grandissant, Ruri avait un caractère réservé et timide. Mais tout le monde pensait qu’elle changerait en grandissant. Eh bien, en attendant, ils auraient dû se faire du soucis, car elle n’avait pas beaucoup d’amis, elle ne voulaient pas aller aux goûters que ses camarades organisaient sous prétexte qu’elle ne voulait pas être entourée de trop de monde, et elle préférait accompagner sa grand-mère lorsqu’elle rendait visite à ses bonnes vieilles amies. C’est de cette façon, qu’à l’âge de 8 ans, elle fut pour la première en contact avec cet univers qui est aujourd’hui le sien : l’art. La fille d’une amie à sa grand-mère peignait des toiles. Et lorsque notre nippone la vit pour la première fois, elle fut totalement impressionnée, c’était magnifique… Elle voulait essayer, faire la même chose : dessiner. Elle commença avec des feutres évidemment, puis en grandissant, elle tenta la peinture. Elle était très douée, et avec le temps, elle découvrit une nouvelle facette de l’art : l’expression. Passionnée, elle s’était trouvée un but, elle voulait travailler dans le domaine de l’art.

De l’école primaire au collège, Ruri a passé sa scolarité dans des établissements réservés aux jeunes filles. Elle n’a jamais éprouvé un quelconque désaccord par rapport à cette méthode employée par ses grands-parents, d’autant plus que c’est très courant pour des jeunes gens d’intégrer des écoles uniquement dédiées aux garçons ou uniquement dédiées aux filles. Elle n’a également jamais envié ses filles qui avaient la « chance » d’être dans un établissement mixte. On peut dire que toute cette scolarité qu’elle a vécue s’est quelque peu transformée en problème lorsqu’elle intégra pour la première fois, au lycée, une école mixte. Eh oui, un endroit où elle serait pour la première fois entourée de personnes du sexe masculin. Wow, impressionnant, ce serait une grande première pour elle. Et vous savez ce qu’elle a ressenti quand elle a mis son premier pas dans cet endroit ? Elle était paniquée. Il faut dire les seuls hommes qu’elle a côtoyés de toute sa vie c’était… son père et son grand-père ! Classe, non ? Là-haut, elle rencontra un jeune homme, son sempai, qu’elle respecta plus que tout. Et elle tomba amoureuse. Son premier amour. Timide, elle avait eu du mal à lui avouer. Pourtant un jour, elle prit son courage à deux mains. Elle déballa tous ses sentiments. Ce garçon abusa d’elle, violemment, alors qu’elle se débattait du mieux qu’elle pouvait. Heureusement, ou plutôt malheureusement dirait-elle, tout ceci se passa devant son cher sempai. Il vint à son secours, et l’aida du mieux qu’il pouvait.

Aujourd’hui, cet évènement traumatisant de sa vie n’a pas arrangé les choses. Elle, qui avait toujours été mal à l’aise en présence de garçons, en a à présent, peur. Oui, elle a la phobie des hommes. Pratiquement aucun d’entre eux ne peut l’approcher, au risque de la voir partir dans une crise. Plus je ne me suis pas trompée en écrivant « pratiquement ». Trois hommes peuvent l’approcher sans crainte : son père, son grand-père, et son cher sempai. Il était le chef du club d’art à l’époque où elle l’a connue. Et quand il a compris sa phobie, il a essayé de l’aider du mieux qu’elle pouvait. Elle lui sera probablement toujours reconnaissante, et elle a même fini par en tomber amoureuse. Mais elle n’est prête pas à lui avouer, elle ne voudrait pas que ce traumatisme se reproduise.

Ruri se concentre sur ses études. L’art est une partie d’elle, la chose la plus importante qu’on lui ait permis de découvrir. De plus, elle est bien décidée d’en faire sa vie. Du coup, elle ne sort que rarement, quand sa cousine l’entraîne. Oui, car, elle a retrouvé sa cousine, un être important pour elle, bien qu’elles soient complètement différentes l’une de l’autre, il faut dire elles n’ont pas eu le même niveau de vie. Elle veut à tout prix guérir la nippone de son traumatisme, et Ruri lui en est réellement reconnaissante, seulement sa technique n’est peut-être pas la bonne. Elle l’emmène partout, surtout à chaque soirée où Chiyo est invitée, et la jeune fille est forcée de l’accompagner.

Depuis le collège, Ruri avait une amie, de qui elle était réellement proche, Satô Aika, c’est un peu sa meilleure amie, quoi. Elles étaient toujours ensemble, et séchaient les cours ensemble pour aller au parc. L’une est passionnée par la peinture, l’autre par la photographie. Aujourd’hui, elles ne se voient pratiquement plus, car Aika n’est pas allée à l’université. Ruri trouve cela bien dommage, pour la simple et bonne raison que son amie lui manque. Et c’est bien la raison pour laquelle elle ne rate jamais une occasion de lui envoyer un email, ou d’appeler dès qu’elle en a le temps, et ce même si elle n’a rien à dire !

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